17/11/16

Live du duo Capelo

(Plus ancienne trace d'Ergote dans les archives Mixcloud et sur le site)
"La cellule de recherche, d'expérimentation et de diffusion sonore à l'erg et au delà" peut on lire sur la page Facebook d'Ergote Radio.
À travers cette frise chronologique qui vous ai proposé par Erogte LAB, nous tenterons de comprendre les motivations des étudiant.es en école d'art à vouloir créer et développer un projet de web-radio dans une école d'art comme l'ERG (École de Recherche Graphique) située à Bruxelles.
Qu'est ce que la web-radio peut bien apporter de plus qu'un autre média?
Comment les étudiant.es intéragissent-iels avec lui et comment s'influencent-ils mutuellement ? 
Enfin, étant nous-même impliqué dans ce projet depuis peu, nous ferons part de nos expériences vécues, de nos premiers ressentis et de ce qu'on imagine pour la suite...



" Lors du séminaire 2017 de l'erg, "After-Empire : mélancholie ou culture conviviale ?", Ergote Radio s'est allié à Radio Panik et s'est installé dans la galerie une Zone Radio Temporaire (ZRT). De 9h à 17h les 31 Janvier et 1er Février, la radio diffusait non stop interviews, concerts, sélections de musique et rendait compte de la joyeuse agitation de l'école et des workshops.

Ici, la radio s'entretient avec Toma Muteba, professeur d'histoire des arts non européens à l'erg, mais aussi plasticien et curateur. "

" Ergotages autour de détails typographiques plus importants qu'il n'y parait : recherche, archive, licences.
Avec : Louis Garrido, Martin Campillo, Laurent Müller, Olivier Bertrand et Ludivine Loiseau. "
" Une performance de Laura Caccia et Aurore Morillon dans le cadre du projet TRANS//BORDER.

« La pornographie est comme un miroir dans lequel nous pouvons nous regarder. Quelquefois, ce que nous y trouvons n’est pas très joli à voir, et peut nous mettre très mal à l’aise. Mais quelle merveilleuse occasion de se connaître, d’approcher la vérité et d’apprendre.
La réponse au mauvais porno n’est pas d’interdire le porno, mais de faire de meilleurs pornos ! »
Annie Sprinkle - Hardcore from the Heart, 2001 "
" D'abord, le groupe d'élèves finit de lire leurs textes. Puis Antoine Boute nous lit des extraits de son livre Opérations Biohardcore.
Les chansons sont : Signe d'Eau, et les Dauphins et la Science. "
" NO COMMONS WITHOUT COMMONING - SÉMINAIRE 2018

La performance introductive du séminaire 2018 de l'erg, sur le thème de gestes, formes, et pensées collectifs.
Une proposition performative sur un principe de polyphonie inspirée et détournée de Running Commentaries de Bojana Cvejic.
Commentaires live remixés par Lawrence Le Doux, sur des images de déplacements, rassemblements ou gestes collectifs, issues de sources diverses.
Deux séances de projection : la première présente 2 mises en scène produites et dirigées par des artistes, la seconde inaugure l’exploration des formes, des gestes et des rites collectifs qui se poursuivra durant les deux jours de rencontres à l’erg. "
" Finissage de l'installation Fading, de Michel Lorand à la galerie de l'erg, avec une performance au piano de Jean-Luc Fafchamps.

FADING de Lorand et Fafchamps est une installation-performance qui par le procédé de la disparition, véritable force de l’oubli, fait surgir de manière paradoxale une création inattendue.
https://www.arsmusica.be/fr/events/fading-installation-fafchamps-lorand/ "
" Mercredi 16 janvier 2019 — Cinéma Nova
— Performance musicale de Piquée d'un Faune & Dove
— Premiers films de Dominique
Ainsi naquit le cinématographe - La part du feu - Le paysagiste - Temps réel
- La dernière vision de Hugo van der Goes
- La trajectoire oblique - Document F98
— Performance musicale de Géographique
— Projection de Luc Ferrari face à sa tautologie : 2 jours avant la fin
OME #9 (2005-2006) - 52 minutes Réalisé avec Guy-Marc Hinant
— Rob(u)rang - Caustiquement vôtre (acid music) "
" Raphaël, élève en B3, travaille cette année sur une refonte de l'identité graphique de la radio. En Novembre passé, il interviewait Delphine, Joe & Gabriel pour découvrir le pourquoi et le comment du projet Ergote Radio. L'occasion pour l'équipe de revenir sur l'historique et les projets à venir. "

" À la recherche du tube : Adeline, Robin & Paul performant leurs plus grands hits extraits de l'Opéra Death Is All You Need. "
" erg 11/03/19 - perspective internationale et artistique, sélection de publications de l'époque et suivant les Cahiers — Loraine Furter

Les Cahiers du GRIF ont inauguré une pratique innovante tant sur le plan de la mise en page que sur le plan des idées. Ainsi par exemple, la multiplicité des points de vue et la diversité des autrices sur un même sujet s’expriment graphiquement dans la revue. Axé sur la matérialité et les conditions de production de la revue, le séminaire analysera la spécificité des Cahiers du GRIF et les pratiques d’édition qui les caractérisent tout en les comparant d’une part avec celles d’autres revues de l’époque, d’autre part avec des pratiques plus contemporaines en donnant la voix à des étudiant-e-s de l’ERG qui participent au séminaire.
https://relirecgrif.hypotheses.org/
Visuel: L. Dupont, L. Flameng et L. Giraud. "
" Physical Poetics #3 : Zombie States
Certains souffrent des ondes aujourd’hui même, ce sont les électrosensibles, les malades des ondes. Leur souffrance n’est pas contestée, mais l’origine de celle-ci l’est bien : certains prétendent qu’il ne serait pas possible de prouver un lien entre cette maladie et les ondes. La maladie fait l’objet d’une polémique dont l’enjeu est bien celui de la dangerosité des ondes en général pour la population. Dans cette intervention, nous reviendrons sur les tests que subissent les électrosensibles et les logiques scientifiques qui les sous-tendent, et sur cette exigence de "preuve" de la maladie. Nous montrerons que certains choix méthodologiques qui définissent l’électrosensibilité sont tributaires d’une histoire qui mérite d’être réinterrogée, car ils ne correspondent peut-être pas à la définition d’une « maladie ».
http://www.erg.be/m/wiki/Actualit%C3%A9s/Physical_Poetics_-_3.html "
" Septantedouze - Èlg and Storm radio show on ergote Radio - 29/03/20
Dessin de Anne Laplantine "
A la suite de la première AG en ligne datant du 21 avril, durant toute une semaine, a été réfléchi avec les enseignant.e.s comment améliorer les conditions d'évaluation et ce afin de tenir compte de l'ensemble des ressentis qui ont pu être exprimés au travers des sondages, d'écrits et de l'AG mais aussi afin de tenir compte du cadre légal et administratif dans lequel l'Erg se situe actuellement.
Voici donc la deuxième Assemblée Générale sur l'organisation de la fin de l'année académique 2019-2020.
" lecture de texte du photographe et écrivain Antonio Jiménez Saiz en direct sur Ergote Radio "
Pour introduire Ergote LAB, il nous semble important de commencer par parler de nos propres motivations quant aux raisons qui nous ont poussées à faire cette recherche, ainsi que la manière dont nous les avons menées.

La première fois que nous faisons la rencontre d'Ergote, nous sommes en 2020, c'est le premier confinement lié à la crise sanitaire COVID-19. Nous sommes sur Mixcloud, une plateforme collaborative de partage et d'écoute de musique en ligne spécialement dédiée aux sessions de mixage enregistrées en studio diffusées en radio ou en podcast. Nous écoutons "Septantedouze", une série de poèmes sonores improvisés par les artistes Èlg & Storm. Puis nous cliquons sur d'autres audios ; des conférences, des concerts live, des lectures, des talks... Nous rencontrons des personnes que nous n'avons jamais vu, nous assistons à des évènements auxquels nous n'étions pas. Nous sommes (presque) à l'école de nouveau.

La radio et les podcasts sont des formats avec lesquels nous avons toujours ressentis une certaine proximité. Entre les émissions dites de "libre-antenne" le soir sur les radios FM (postes radiophoniques traditionnels que nous pouvons retrouver dans pas mal de maisons) qui nous accompagnaient avant de dormir, les podcasts web comme Donjon de Naheulbeuk qui voient le jour peu de temps avant les premières web-série française (Noob, Frenchnerd...), jusqu'à aujourd'hui où nous organisons des talks autour de thèmes musicaux diffusés sur Lyl Radio Bruxelles (web-radio apparu à Lyon il y a 7 ans et qui depuis s'est développée à Paris, Bruxelles et Marseille) avant d'être eux aussi postés sur Mixcloud. La radio n'a jamais été bien loin...

Un ami nous a dit un jour que les gens auraient du mal à “digérer” la disparition totale de la radio. Pour lui, c’était un outil intéressant car son avènement créa de nombreux nouveaux espaces de paroles, des espaces de pouvoir. Un champs si vaste qu’il est difficile à l’ État de le contrôler absolument et constamment, et que c’est justement dans des petits moments de “dérapages” que l’auditoire comprenait qu’il existait encore des espaces destinés aux imprévus et imperfections, moins contrôlés par des régisseureuses en nombre qui ne laissent rien passer (comme sur les lives TV de plus en plus en décalé pour palier aux imprévus) des espaces qui semblent plus “réels”.

Nous ne savons pas si la radio peut véritablement mener à des espaces ou des moments de réels, mais nous savons qu'elle peut mener à élever des voix et des idées. Dans une école d'art, dont la fonction pourrait être l'apprentissage de nouvelles manières d'articuler et nommer le monde, la radio peut devenir un espace d'expérimentation, de recherches. Nous verrons aussi que l'erg n'est pas la seule école d'art qui explore à travers ce média, aussi nous sommes allé observer ce que faisaient "les autres" et comment iels l'abordaient dans leurs pratiques.













BIBLIOGRAPHIE
&RESSOURCES :

(pas encore dans l'ordre.sorry)


La web-radio est-elle une galerie sonore ? Ce n'est pas la question la plus facile pour commencer cette recherche. Faudrait-il d'abord définir ce qu'est une galerie. Si la galerie est un espace où les artistes et le spectatorat peuvent partager des expériences sensibles dans un lieu donné, alors la web-radio nous semble être plus complexe à aborder. La web-radio n'est pas un son amplifié, mais un son diffusé via internet, qui peut donc s'écouter sur n'importe quel objet connecté et qui permet une expérience individuelle depuis sa voiture, son lit ou n'importe quel lieu avec une connexion stable. Ainsi, l'audience est plus facile d'accès, le coût d'une antenne n'est plus nécessaire et le public potentiellement plus large. Cependant, la plupart des ateliers radiophoniques d'écoles d'art ou studios indépendants que nous avons étudiés sont des "studios ouverts" où les animateurices, artistes, public et régie sont difficiles à distinguer. Les réactions sont live et la parole donnée à touste. Un peu comme les radios indépendantes italiennes dans la seconde moitié du XXe qui se souciaient de la diffusion de la parole, de qui n'était pas entendu et pourquoi, tout en critiquant le monopole des médias dits mainstream par les classes dominantes. Aussi, il est clair qu'une telle prise de parole directe par des groupes sociaux de toute nature n’est pas sans conséquence. Elle menace fondamentalement tous les systèmes traditionnels de la représentation sociale, elle remet en question une certaine conception du délégué, député, du porte-parole autorisé, du leader, du journaliste, du centre. C’est une sorte “d’immense meeting permanent ” pour reprendre les mots de F. Guattari.
Éric Maillet, professeurs aux Beaux-Arts de Paris-Cergy nous dit ceci concernant Radio Derechef (la web-radio mise en place dans l'école) : « Elle n’est pas publique et n’a pas pour mission de véhiculer une quelconque image de l’école. C’est un atelier d’école d’art et non une galerie. Les travaux qui sont en ligne sont donc des recherches, des essais. » Leur studio est donc envisagé comme un laboratoire ou un atelier au même titre que des élèves qui en useraient pour des peintures ou sculptures. Un lieu où comme E. Maillet explique, on y réfléchit des situations d'accrochages. Une réflexion qui est aussi centre d'Ergote, qui malgré sa nécessité à se trouver un studio fixe pour des raisons de confort et de stabilité, n'hésite pas à devenir nomade en allant au cœur de manifestations du 8 Mars, de piquets de grèves nationales, ou encore dans des centres culturels, des ateliers qui n'ont parfois rien à voir avec les arts sonores ou radiophoniques, des squats... Comme sur un autre projet bien connu de l'erg lié au stream, ERG TV, la régie n'est pas dissimulée. Elle est au sein même de "l'espace-œuvre physique". L'atelier est au même niveau que l'objet d'art. Comme Folks Radio (aux Arts décoratifs de Paris) qui positionne son studio entre la caméra et les artistes pour les specateurices qui suivent l'émission sur le live Youtube.

La web-radio tente notre manière d'aborder l'écoute, et de multiplier les formats. Comme le système multi-stream de radio P-Node qui permet de jouer plusieurs flux à la fois et de composer nous-même notre émission avec une multitude de shows live, ou encore la vidéo que l'on retrouve sur des radios plus musicales comme Kiosk Radio (Bruxelles,BE) ou Hör (Berlin,GE). Le format numérique permet la facilitation de création de médias dans toute leur diversité.












http://syntone.fr/art-radio-enquete-sur-les-radios-dart/
https://www.lesechos.fr/2017/10/streaming-mixcloud-la-start-up-qui-veut-faire-de-lombre-a-soundcloud-184003
https://www.similarweb.com/fr/website/soundcloud.com/vs/mixcloud.com/#overview
https://nordvpn.com/fr/blog/neutralite-du-net/
https://aaar.fr/revue/article/ca-radiote-en-ecole-dart-etienne-noiseau/
https://mobile-radio.net/about-mobile-radio/
http://www.traitement-signal.com/xiph_org.php
https://www.fsf.org/campaigns/priority-projects/
https://www.fsf.org/blogs/community/a-preliminary-analysis-of-high-priority-projects-feedback
https://lejournal.cnrs.fr/billets/logjam-la-faille-qui-met-internet-a-nu
Si le format numérique permet un large spectre des possible dans le champs sonore et radiophonique, il incombe aussi des limites socio-politiques.
La web-radio n'est pas de la radio FM qui émet sur des ondes, elle n'est donc pas soumise à des frais et une surveillance de diffusion par le CSA (l'autorité publique française de régulation de l'audiovisuel) ou par d'autres autorités similaires. C'est à dire concentrées sur les fréquences FM. Cependant, elle peut être soumise au lois mises en rigueur concernant la neutralité du net. Cette dernière garanti que tout ce qui se trouve ur internet est accessible à toustes et qu'un FAI (fOURNISSEUR D'accès Internet) ne puisse restreindre l'accès à certains sites web, ce qui n'est pas négligeable lorsque vous vivez dans un pays aux politiques conservatrices.

Ergote ce situe dans un marché, qu'on le veuille ou non. Que ce soit au niveau de la diffusion live (mais nous verrons ça un peu plus tard), mais surtout lorsqu'il s'agit de rendre ses archives publiques. Une grande partie des émissions de la web-radio ergienne se situe sur des sites de streaming tels que Soundcloud et Mixcloud. Soundcloud, lancé en 2007 est un site spécialisé dans le partage gratuit de contenu audio. Très prisé des DJ et producteurices en "home studio", il permet de partager du contenu rapide, gratuitement et d'avoir une audience assez importante rapidement. Notons que le site, en Décembre 2022 enregistrait 128 millions de visiteurices uniques par mois. Mixcloud arrive un an plus tard, c'est une initiative étudiante de l'université de Cambridge, comme Soundcloud, c'est un site de streaming audio gratuit, mais qui se spécialise dans les audios de longue durée (en moyenne 45 minutes), ce qui en fait un outil efficace pour les talks, DJ sets... Aussi Mixcloud, a signé depuis peu une collaboration avec le major label Warner Music Group et bénéficiera donc de sorties musicales exclusives et certainement payantes venant de la maison de disque. Le marché de la musique sur internet a toujours été un lieu très rocknroll (sans vilain jeu de mots), avec Spotify qui mise sur la qualité sonore de son contenu (aussi bonne que le support CD), on peut dire que le principal concurrent des plateformes de streaming légales, sont en fait le téléchagrement illégal de music (SoulseekQt, Limewire, Emule...)

Soundcloud et Mixcloud apparaissent à un moment où les artistes sonores avaient besoin de pouvoir partager leur contenus rapidement pour avoir des retours avant une sortie ou pour pouvoir tout simplement bénéficier d'une certaine visibilité sans passer par des sites saturés de contenus comme Youtube. Justement la vidéo avait déjà franchi le pas pour les professionnel.les de l'image avec Vimeo.

Ergote, en utilisant ces services de stream tombe dans une situation paradoxale où elle propose du contenu gratuit et libre lors de ses diffusions live, mais se retrouve à créer du contenu pour des multinationales se faisant des millions sur le dos des personnes qui publient sur leur site quant il s'agit d'archiver les émissions. Pourtant, ce sont bel et biens ces sites qui offrent la plus grande visibilité du fait de leur accessibilité. Situation, non pas immuable du fait que les limites de postes gratuits sur les deux sites sont atteintes et qu'il faudra donc pour Ergote prendre la décision de payer mensuellement pour pouvoir continuer de partager son contenu ou trouver une alternative gratuite à travers des logiciels libres. Ou attendre de se faire hacker les fichiers wav directement depuis les ordinateurs de l'école.










Difficile de passer à côté de l'incroyable travail visuel d'Ergote. Que ce soit les posters des events ou des émissions, ils témoignent directement cette volonté que peut avoir ce projet de s'inscrire dans toute l'école et à travers ses 3 pôles (Art, Média, Narration). Les affiches ne sont pas uniquement réalisées par une poignée d'expert.es graphistes. En fait personne ne se revendique expert sur Ergote, voire même la grande majorité des radios indés. Que les gens viennent de la BD, du l'illustration, de la peinture ou même de sections qui ne sont pas forcément focus sur l'image, la fabrication d'une affiche vient du volontariat, de la collaboration, de qui voudra bien en faire une pour l'occasion. Ce qui débouche sur un panel assez remarquable, plein de poésie et de diversité (et en toute objectivité, et non pas parce que je fais parti de cette école).

Les puristes pourraient s'inquiéter de l'identité visuelle de la web-radio. Ce à quoi les étudiant.es ont répondu par un logo, qui apparaît après un long travail de recherche graphique des étudiant.es en typographie qui restent fidèles au côté flexible et collaboratif d'Ergote. Une typographie hybride/liquide, à l'image du projet.
Le logo évoluera quelque temps plus tard pour être celui que nous connaissons aujourd'hui (on le retrouve au début de notre frise).

L'entrevue à ce sujet est disponible en cliquant sur ce texte.











Au fil des nombreux exemples d'artistes que nous rencontrons, nous nous rendons compte qu'iels ont via le média (web)radio, une sorte d'objectif acommun : rassembler des individus. Certainement pour que de nouvelles idées qui n'auraient pu émerger dans une réflexion solitaire puissent voir le jour. Ce qui pourrait paraître assez paradoxal quand on sait que les amateurices du grand écran craignent l'isolement des spectateurices face à des services de streaming comme Netflix ou venant de serveurs Peer to Peer. Le cinéma permet ça, une confrontation/expérience commune face à une proposition visuelle et sonore dans un espace partagé par plusieurs.

Les "radio artists" proposent aussi de nombreuses alternatives de rencontres. Comme à travers des workshops qui ont souvent des finalités pédagogiques, que ce soit pour la technique comme la réalisation (nous pensons aux workshops proposés par Radio Panik à Bruxelles ou le projet Mobile Radio porté par l'artiste Sarah Washington, qui pendant longtemps n'avait pas de studio fixe, et organisait des situations radiophoniques à travers l'Europe). Il y a aussi des festivals d'arts radiophoniques comme Radio Revolten ayant lieu à Halle (Allemagne) depuis 2016, où de nombreux.ses artistes proposent une variété considérable d'aborder le média (avec des artistes comme Ralf Wendt proposant des séances d'écoutes de field recording des forêts Venezuliennes), leur catalogue d'exposition commence par un poème-manifeste : "Let us imagine" 
Le festival MODULATION qui a lieu chaque été depuis 12 ans dans les Pyrénées Atlantique (France) proposé par les artistes Emma et Julien Claus. Où un émetteur est mis à disposition pour une sorte de jam radiophonique en pleine montagne. Le reste des participant.es sont dispercé.es dans la chaîne montagneuse et attendent leur tour de diffusion en écoutant les pièces sur leurs postes radios. Le festival s'arrête quand plus personne n'a de batterie.

Et puis, la radio, toujours dans sa tradition pirate, peut également proposer des rencontres qui sont pirates elles aussi. Le collectif allemand LIGNA, après s'être vu refuser un projet dans un espace public, équipe des personnes voulant participer à leur performance "Radioballett" de petites radios avec des écouteurs. Les participant.es suivent une chorégraphie qui leur ai proposé par les artistes sur les ondes. Iels hackent les espaces d'échanges commerciaux à travers des micros-mouvements. Les corps réoccupent l'espace.

Le radio art, c'est trouver de nouvelles formes, se détachant de la vision traditionnelle que l'on pourrait avoir de cet outil du quotidien, et pourtant à l'abandon. C'est une proposition d'un nouveau langage. Le média de contestation face au média de masse n'a rien de nouveau. En fait, nous pourrions dire qu'ils apparaissent quasiment au même moment, que ce soit par la presse avec les fanzines, ou les projections de films indépendants, souvent de revendication politique affirmée dans des espaces dédiés.


Bon là en vrai, on est courant 2021-2022 et Ergote a eu un petit moment de pause pendant quelques mois ¯\_(⊙_ʖ⊙)_/¯
La radio FM, on l'a dit, fonctionne grâce des ondes très hautes fréquences, et cela demande un certain matériel coûteux pour assurer une bonne fonctionnalité. Aussi, plusieurs autorisations officielles sont nécessaires si l'on veut pouvoir diffuser sur un périmètre important. Pour la webradio, une connexion internet suffit. Seulement, faut-il toujours trouver un canal de diffusion.

Ergote est diffusé sur un logiciel libre de type serveur de diffusion de flux audio et vidéo. Il permet donc à partir d'un ordinateur de diffuser de la musique et des vidéos à des logiciels « clients » (logiciels qui envoient des demandes à un serveur), au travers d'Internet ou d'un intranet. Ce logiciel c'est Icecast. Etant donné qu'Icecast est un serveur, nous pouvons trouver une multitude de webradio dessus. C'est un projet qui nous vient de la fondation à but non-lucrative Xiph.org. La philosophie de cette fondation est de s'opposer au mouvement de privatisation dans le domaine des formats de données multimédia en développant des logiciels libres et des algorithmes de compression multimédia libres de brevet. Son fondateur s'appelle "Monty" ou "Xyphmont" ou encore Chris Montgomery pour la vie AFK (Away From Keyboard).

Mais revenons sur l'idéologie de Xiph.org. Pour que les choses soient lisibles sur internet, il faut qu'une personne se pose à un moment devant son ordi et entre des lignes de codes pour faire en sorte que ça existe "internetement" parlant. Par exemple, pour que vous puissiez lire ce texte, une personne a dû rentrer des lignes de codes pour que des lettres puissent prendre forme sur nos écrans. Ce code est sous forme de "bits", qui vient du langage binaire (exemple : le caractère « C » est généralement codé comme une suite dont 3 bits, ce que l'on écrit 0100 0011). Mais si on veut qu'une vidéo ou photo soit visible, qu'un audio soit écoutable, il faut aussi à un moment que des gens puissent coder ces actions. Ce langage numérique est, comme beaucoup de choses dans un système libéral, sujet de convoitise et surtout de privatisation. Xiph.org, prend position dans la politique du logiciel libre et du brevet libre de droit. Son code est donc lisible et reprodcutible par toustes.
Notons que le projet Xiph.org a été répertorié comme faisant partie des projets libres hautement prioritaires, par la FSF (Free Software Foundation) qui rassemble une communauté d'utilisateurices de logiciels libres à travers le monde qui se concentre sur une petite quantité de projets open sources, mais des projets qui leur paraissent pertinents en terme de stratégie, face aux GAFAM et autres partisans du capitalisme informatique. Internet est donc un terrain de lutte, au même titre que pourrait l'être le pouvoir judiciaire, l'éducation nationale, l'urbanisme, la littérature...

Pour qu'un projet de logiciel libre soit considéré comme prioritaire par la FSF, il doit répondre à 4 caractéristiques :

- Systematic : Le projet doit pouvoir apporter une amélioration sur beaucoup de programmes software pour un grand nombre d'utilisateurice pour que la participation externe au développement soit confortable.

- Universal : Le projet doit répondre à un besoin du quotidien et qui ne rentre pas dans le jeu de la compétitivité.

- Cascading : Le logiciel permet à un grand nombre d'utilisateurs de remplacer non seulement des logiciels propriétaires comparables, mais aussi de briser un blocage qui rend difficile pour les utilisateurs d'adopter des logiciels libres.

- Frontier : le logiciel aux utilisateurices, de pouvoir acquérir le software gratuitement, mais éventuellement aussi le hardware, la machine elle-même.

Pour Ergote, il est clair que le parti pris est celui de l'open-source et du partage de savoirs (en tout cas lorsqu'il s'agit du direct). Nous verrons dans les semaines qui suivent, quelles solutions seront trouvées par l'équipe pour permettre la diffusion de podcasts sur internet sans passer par des sites privés.















Les radios qui nous ont inspirées pour cette recherche et à qui on souhaite une bonne continuation <3

https://webradio.ensad.fr
LIGNA : https://youtu.be/qI3pfa5QNZI
https://webradio.ensad.fr/mrc2020/
http://www.radiogrenouille.com/actions/ateliers/lumen-atelier-de-creation-radiophonique-de-lecole-dart-de-marseille-luminy/
https://radio-on.org
Folks Radio : https://www.youtube.com/live/CmeD9HWD_gs?feature=share
https://kioskradio.com
https://www.radiopanik.org
https://p-node.org
C'est ici que nous avons commencé à nous impliquer dans Ergote radio. Comme celleux qui nous ont précédé.es, nos ami.es et nous-même ne nous revendiquons pas spécialistes de la radio et encore moins du journalisme.
Nous nous rendons compte que beaucoup de choses qui avaient été mises en place auparavant, comme le studio fixe, n'étaient pas des acquis et qu'il faut les repenser à nouveau. L'esprit "venez comme vous êtes" n'est pas très concluent non plus. La plupart des étudiant.es n'osent pas encore venir s'approprier le média, pensent qu'il s'agit d'un outil réservé à une poignée d'élu.es.
La notion de studio ouvert doit être remise en avant. La patience, bienveillance et pédagogie doivent aussi retrouver une place centrale afin que toute personne se sente la bienvenue de pouvoir entrer, appuyer sur un bouton et puisse exprimer ses désirs, ses projets, ses rêves de la nuit précédentes, ses colères, ses souvenirs, ses chansons préférées, ses luttes...

Une petite équipe, s'est formée et tente au moment où j'écris ces mots, de s'organiser pour qu'Ergote ne soit plus une idée poussiéreuse, mais bel et bien quelque chose qui mérite d'exister et d'aller à la rencontre d'autrui à travers, nous l'espérons, encore un grand nombre d'aventures palpitantes.














Avec Ergote, l'idée de départ est simple : Mettre à disposition un studio radiophonique pour les étudiant.es de l'ERG afin qu'iels puissent s'approprier un média, partager leurs projets et les faire vivre à travers une nouvelle forme d'accrochage, rendre possible l'archivage sonore de situations.

Le studio est ouvert à toustes. Il n'y a pas de professeur ou d'étudiant.es responsable à proprement parlé du projet. Le matériel est libre d'utilisation.

C'est une initiative par et pour les étudiant.es.